Pourquoi protéger mon chien contre les tiques ?
Notre mode de vie actuel, accorde de plus en plus de place aux animaux de compagnie et favorise leur mobilité (déplacements avec leurs maîtres). Parallèlement, la prolifération des populations animales sauvages et le réchauffement climatique créent un environnement favorable aux ectoparasites.
Ces évolutions se traduisent par une augmentation du niveau d’exposition aux arthropodes parasites, tout particulièrement les tiques, agents vecteurs de zoonoses (maladies transmissibles à l’Homme et inversement).
UN RISQUE NON NEGLIGEABLE
Les tiques sont la deuxième source de transmission d’agents pathogènes (agents responsables de maladies) aux humains après les moustiques, et sont la première source de transmission d’agents pathogènes aux animaux. En Europe, les tiques ont été identifiées comme vecteurs d’au moins quinze maladies parmi lesquelles sept sont transmissibles à l’homme.
UN RISQUE TOUTE L’ANNEE, MEME EN HIVER
L’activité normale des tiques s’est modifiée.
Les tiques restent actives plus longtemps et les risques d’infestation sont désormais présents toute l’année, même en hiver.
UNE TIQUE, QU’EST-CE-QUE C’EST ?
– La tique est un acarien de très grande taille. Sa durée de vie peut atteindre jusqu’à quatre ans.
– Les tiques passent l’essentiel de leur vie à l’extérieur, dans les zones boisées et les champs.
Dès qu’elles le peuvent, elles se fixent à un hôte dont elles sucent le sang pour se nourrir et survivre. C’est lors de ces repas de sang qu’elles peuvent transmettre des micro-organismes responsables de maladies.
– Les tiques font trois repas de sang durant toute leur existence :
le premier à l’état de larve,
le deuxième à l’état de nymphe
et le dernier à l’état adulte.
Chacun de ces repas peut durer entre deux jours et deux semaines et permet à la tique de multiplier son poids par 100.
Les trois principales espèces de tiques du chien en Europe
– Ixodes ricinus est une tique très commune en Europe
Elle aime les températures fraîches, les climats humides et tempérés.
– Dermacentor reticulatus
Traditionnellement localisée en France et en Europe Centrale, elle est aujourd’hui répandue en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark et au Royaume-Uni.
– Rhipicephalus sanguineus
Cette tique traditionnellement localisée en Europe du sud, est également aujourd’hui présente dans certaines zones du nord de l’Europe.
QUELLES MALADIES LES TIQUES PEUVENT-ELLES TRANSMETTRE A MON CHIEN ?
Les maladies canines transmises par les tiques peuvent provoquer des tableaux cliniques variés aux symptômes parfois frustes qui peuvent rendre leur diagnostic difficile.
Certaines de ces maladies peuvent évoluer de façon très rapide et sont parfois mortelles.
– La Maladie de Lyme ou Borréliose
Elle est transmise par Ixodes ricinus
Elle s’accompagne de fièvre, d’une grande fatigue et d’une perte d’appétit.
Des troubles articulaires sont également très fréquemment rencontrés :
L’animal boîte, adopte une démarche « raide ».
Ces symptômes disparaissent parfois après quelques jours, avant que la douleur ne reparaisse au niveau d’une autre articulation .
Après plusieurs épisodes douloureux, , une périarthrite chronique peut se développer.
Occasionnellement, des vomissements et une augmentation de taille des ganglions peuvent apparaître.
– La Babésiose
Elle est transmise par D. reticulatus, R. sanguineus
La babésiose provoque une destruction des globules rouges qui engendre : une forte fièvre, de l’anémie et un état léthargique.
Les muqueuses de l’animal, d’abord pâles deviennent rapidement jaunes (apparition d’un ictère ou « jaunisse » secondaire à la destruction des globules rouges) et le propriétaire peut remarquer une modification de la coloration des urines qui deviennent marron.
– L’Ehrlichiose
L’ehrlichiose est transmise par la tique R. sanguineus
Tout comme pour la babésiose, l’animal présente, dans la forme aiguë, de l’anémie, de la fièvre, une importante fatigue et de l’anorexie.
A ces symptômes peuvent s’ajouter : une hypertrophie des ganglions lymphatiques, l’apparition de troubles hémorragiques et une baisse du nombre de plaquettes sanguines.
La forme plus chronique ne s’accompagne, au départ, que d’une perte progressive de poids et d’abattement, ce qui rend le diagnostic difficile.
QUELS RISQUES POUR L’HOMME ?
Les tiques peuvent être responsables de la transmissions de plusieurs zoonoses
Les zoonoses sont des maladies ou des infections transmissibles de l’animal à l’homme (soit directement, soit par l’intermédiaire d’un vecteur (tiques, puces, moustiques…)).
COMMENT PROTEGER MON CHIEN ET ME PROTEGER ?
Comme nous l’avons évoqué, les tiques sont capables de transmettre des virus, des bactéries et des protozoaires pouvant causer des maladies graves et parfois mortelles.
Elles ne peuvent transmettre ces agents pathogènes qu’après fixation sur leur hôte. Une fois en place, elles se nourrissent de sang et peuvent causer des infections épidermiques et transmettre ces maladies.
En général, les tiques ont besoin d’être attachées à leur hôte pendant au moins 24 heures pour transmettre les micro-organismes responsables de maladies. Cependant, cette durée varie selon le type d’agent pathogène. Les virus peuvent être transmis en quelques minutes alors que les bactéries et les protozoaires nécessitent plus de temps, entre 12 et 72 heures.
Pour éviter la transmission des agents pathogènes et la survenue de maladies graves telles que la maladie de Lyme, l’ehrlichiose et la babésiose, le moyen le plus efficace est d’empêcher l’attachement des tiques et / ou de les tuer le plus vite possible.
La meilleure prévention possible contre les tiques passe par :
– Un examen attentif de votre animal au retour des promenades.
Éliminez les tiques au retour des sorties en plein air, à l’aide d’un instrument adapté (des crochets à tiques très efficaces existent, demandez conseil à votre vétérinaire).
– L’application régulière d’un antiparasitaire actif contre les tiques, au moins de mars à novembre
Cet antiparasitaire doit :
¤ avoir une action rapide, qui tue les tiques en moins de 24 heures,
¤ provoquer le détachement des tiques déjà fixées (Le traitement provoque des mouvements volontaires des parasites pour retirer leurs pièces buccales de la peau de l’hôte) et empêcher l’attachement de nouvelles tiques (elles ne parviennent plus à piquer l’animal pour se gorger de sang)
¤ assurer une protection longue durée (plusieurs semaines),
¤ être résistant à l’eau.
(Attention, certains de ces traitements, parfaitement tolérés chez le chien, peuvent être toxiques chez le chat! N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire)
– Se renseigner sur les lieux à risques en matière de tiques pour éviter soigneusement ces zones.
– La mise en place d’une protection vaccinale lorsqu’elle est possible : votre vétérinaire pourra vous indiquer les vaccins canins existants contre certaines maladies transmises par les tiques (piroplasmose, maladie de Lyme).
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La lutte contre les infestations par les tiques permet de prévenir la transmission de nombreuses maladies infectieuses. Elle repose principalement sur l’application très régulière d’antiparasitaires efficaces à votre chien.